Les songes d’Elisabeth, cie Les Petits Détournements
Le spectacle hors du temps « Les songes d’Élisabeth » nous offre 45 minutes de déconnexion avec le réel, pour laisser place à notre imagination.
C’est en demandant aux spectateurs de ne pas utiliser des appareils connectés pendant la représentation, que le spectacle commence. Le ton est donné !
Toutes les conditions sont désormais réunies pour entamer un voyage initiatique au cœur des songes d’Élisabeth.
C’est dans une maison biscornue, aux contours abstraits que nous découvrons l’univers d’Élisabeth, une jeune femme qui se voit répéter indéfiniment la même scène. C’est à chaque fois au moment où elle s’apprête à partir de son appartement qu’un bruit, l’attire vers son armoire. Systématique, l’armoire se referme sur elle, pour laisser place à l’allégorie des rêves d’Élisabeth qui se matérialise par un homme à l’allure distinguée, qui dispose un peu plus de vaisselle dinatoire à chaque nouveau refrain et sème progressivement la pagaille dans l’organisation bien établie d’Élisabeth. Cet intriguant tableau nous laisse à penser qu’Élisabeth est comme prisonnière de son propre songe, elle n’arrive pas à faire face. Petit à petit, elle cohabite avec cet « homme », cette voix, cette présence, avec laquelle elle finit par être en symbiose. Elle poursuit le chemin de ses songes, légères, souriante et apaisée dans un décor qui dépasse la surface de la terre pour s’élever toujours plus haut dans le ciel.
C’est avec pleins d’émotions et de rebondissements que nous accompagnons Élisabeth dans les sombres comme dans les plus lumineux recoins de ses pensées.
Être transporté avec Élisabeth, représente un réel investissement ! De la prestation artistique à la scénographie, rien n’est laissé au hasard. La précision avec laquelle chaque pièce est pensée et incrustée dans le décor demande beaucoup de travail de montage mais aussi de démontage. Comptez près de 2h30 (dans les meilleurs jours) d’installation pour donner vie à cet univers.
Un spectacle tendre, qui nous transporte et nous déconnecte, le temps d’un instant.
Bravo à la compagnie Les petits détournements
Lola L.